MY LIFE WITH RUSSIAN MILLIONAIRES
Wealth in Moscow is unlike anything else on earth. And the children Marie Freyssard teaches are also unlike anything we can imagine. She is responsible for teaching the French language and French manners and etiquette to the children in nouveaux-riches Russian family, and here she describes her unusual day to day life in a series of incisive tableaux.
Of course the family travels using a private jet. Of course they spend weekends in Monaco. A simple birthday tea for the eldest child’s ninth birthday feels more like a celebrity wedding with a Michelin-starred chef, endless entertainers and fireworks. A golf lesson while out at sea? Yes, that’s perfectly possible on the family yacht. The captain will have to take responsibility for fishing out lost balls…
These are just a few examples of a life beyond imagining, but to summarize this life literally and figuratively, Liza and Aliocha guzzle on caviar for breakfast. And the contrast with Moscow life going on around them is striking.
Marie Freyssac opens the doors to the little known, inaccessible and fascinating world of millionaires who are proud of their success and eager to show off their fistfuls of banknotes. They pay top price for everything and, having been raised on communism, their urge to spend is never satisfied.
Marie Freyssac is 29 and has a degree in political science. She works as a French teacher in Russia but does not envisage staying as a private tutor in Moscow all her life.
«Sous un soleil de plomb, j’entrevois l’embarcation. La concurrence est rude. Long d’une petite soixantaine de mètres, avec sa coque noire et ses étages blancs, le pied-à-terre flottant des Sokolov n’occupe que la deuxième ou troisième place en termes de grandeur dans le palmarès des yachts privés amarrés au port. Mais l’honneur est sauf : privilégié, mon patron bénéficie d’un anneau facturé à 2 000 euros cash par jour au lieu des 1 000 indiqués sur la grille des tarifs.»
Le luxe ? Un plaisir. Une routine. Peut-être même une obligation quand on devient milliardaire en Russie. Engloutir du caviar au petit-déjeuner, prendre une leçon de golf en pleine mer, multiplier les allers-retours en jet privé et les titres de propriété sur chaque continent du monde, c’est le minimum syndical.
Marie Freyssac a vécu comme préceptrice française à Moscou. Saynète après saynète, elle nous ouvre les portes d’un monde opaque, qui révolte autant qu’il fascine, celui des oligarques fiers de leur réussite, qui exhibent volontiers leurs liasses de billets et paient tout au prix fort, jamais rassasiés après avoir été élevés au biberon du communisme. Et quand elle quitte les alentours de la Roubliovka, c’est pour retrouver la rue, les babouchkas vendeuses à la sauvette, les Caucasiens pas toujours en odeur de sainteté, la vodka moins festive qu’arme de destruction massive, en bref, le quotidien parfois âpre des Moscovites, que la jeune nounou croque avec la juste combinaison d’impertinence et de drôlerie.