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Annie Ernaux, à la première personne

Lyn Thomas

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« L?identification est le premier mot qui me vient à l?esprit quand je commence à réfléchir à ma lecture d?Annie Ernaux. L?identification avec une culture de classe. Il y a certainement de grandes différences entre une enfance vécue dans un milieu populaire en Normandie dans les années 1940, et à Wolverhampton, ma ville d?origine, qui se trouve dans l?agglomération industrielle des Midlands, dans les années 1950. Le terme ?working-class? et sa traduction - certainement pas exacte ? ?populaire? nécessiteraient des nuances et des élucidations. Néanmoins, l?identification avec une culture passée et perdue est profonde chez Annie Ernaux et chez moi, sa lectrice : ?Paroles transmises de génération en génération, absentes des journaux et des livres, ignorées de l?école, appartenant à la culture populaire (originellement la mienne, - c?est pourquoi je la reconnais).? (Journal du dehors) Son écriture révèle qu?elle a hérité du sentiment d?insécurité matérielle de ses parents, qui, malgré son succès, semble encore dominer et empiéter sur ses représentations de la réalité sociale. »