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La Mère
"[à] Cette femme qui perd son mari, sa fille puis son fils, comme une vivante dont on amputerait tous les membres l'un après l'autre, cette existence désolée qui n'est qu'un lent supplice, cette répétition invariable du malheur, cette absence de déclamation, ce ton uni, cette simplicité, cet intérêt qui vous captive dans ce manque d'aventures finissent par produire une souveraine impression de grandeur : c'est toute l'immensité de la plaine chinoise, ce labeur opiniâtre, éternel ; les choses, dans ce paysage, semblent se dérouler comme les lois de la nature, leur emprunter leur caractère d'indifférence et de nécessité. C'est la tranquillité des faits imperturbables, qu'aucune révolte n'arrête, qu'aucune prière ne conjure. Les scènes se succèdent avec la rigueur des saisons, de la floraison, de la chute des feuilles, de l'hiver et de la mort.
Il y a là une égalité, une pureté de dessin que je ne trouve nulle part dans la littérature anglaise, même chez une Jane Austen, et qui me font songer aux plus beaux contes d'un Tourgueniev ou d'un Tchekov"
Louis Gillet
Née en Virginie dans une famille de missionnaires présbytériens, Pearl Buck n'avait pas trois mois lorsqu'en 1892, elle arrivait dans une Chine qu'elle ne quitta pratiquement pas pendant trente-deux ans. Le chinois, appris bien avant l'anglais dans les bras d'une nourrice très aimée, était sa véritable langue maternelle. Aussi ne faut-il pas s'étonner que son amour de la Chine inspire et nourrisse l'essentiel de son oeuvre, une oeuvre qui lui valut de recevoir en 1938 le Prix Nobel de littérature. Pearl Buck est morte en 1973.