« You won’t believe this: I have forgotten which year you died. I could, of course, find out the precise date, if I leafed through papers and old agendas, or just by comparing the dates of past events, but why would I? I am not even sure to have kept your death certificate, the unique official proof of your existence. I don’t have any desire – indeed, I dread revelations about your past, your family, the circumstances of your birth.»
In the course of his dialogue with his long-gone mother, the narrator ties back together the loose threads of his life and reveals long repressed secrets. He tries to understand this inaccessible woman whose past and real name remain unknown, and whose love for him felt so deficient. The presence of this mother was synonymous with disorder, crisis, bad memories and sudden disappearance. It is with his father and grand-parents, and through the love of books and studies, that he found peace. Yet he grew up feeling different. Later on, although he could never open his heart to her since she never answered his questions, he accepted this unpredictable yet charming woman.
In this touching and sincere tale, the narrator does not merely bring back to life the woman who gave birth to him: to tell her story is what will, at last, allow him to go forward.
Jean-Claude Perrier was born in Paris in 1957. A literary journalist (Livres-Hebdo, Le Figaro, Le Magazine Littéraire), he also writes on music (Télé-Obs), and on the art of living (L’Amateur de Cigare). He is the author of twenty books and the editor of the « Domaine indien » series at Cherche-Midi.
« Tu me croiras si tu veux, mais j’ai oublié en quelle année tu es morte. Je pourrais bien sûr retrouver la date exacte, dans des papiers ou quelque ancien agenda, ou procéder à des recoupements. À quoi bon ? Je ne suis pas sûr d’avoir même conservé ton acte de décès, l’unique preuve officielle de ton existence. Je n’ai pas envie, je redoute même de projeter toute la lumière sur ton passé, ta famille, ta naissance. Pas le temps, et peur d’autres découvertes sordides que je pourrais exhumer.
Aujourd’hui, je peux t’écrire, comme s’il m’avait fallu attendre d’avoir la maturité et le recul nécessaires. »
En s’adressant à sa mère disparue, le narrateur renoue les fils de sa vie, dévoile ce qu’il a tu depuis trop longtemps. Ainsi cherche-t-il à comprendre une femme insaisissable dont il ignore le passé et le vrai nom, et surtout à expliquer pourquoi elle l’a si mal aimé. Pour lui, la présence de cette mère fut synonyme de désordre, de crises, de mauvais souvenirs, et même de disparition soudaine. C’est auprès de son père et de ses grands-parents qu’il trouva un équilibre, une vie plus paisible, tournée vers les études et la lecture. Toutefois il grandit avec le sentiment de n’être pas un enfant comme les autres. Par la suite, il réussit à s’accommoder de cette femme capricieuse, mais aussi attachante, à qui il ne put jamais parler à cœur ouvert, puisqu’elle esquiva sans cesse toutes ses questions.