Le peintre dévorant la femme
One of the greatest Arabic writers revisits the theme of nudes, desire and women.
Kamel Daoud spent a night alone in the Picasso Museum, a singular experience that inspired him to write this essay in which he juxtaposes the image of a female nude with the painter and a Jihadist. To Picasso, a woman was a body that could be truly captured only in terms of desire and erotic associations. The nude is also like a self-portrait imprinted on his subject’s flesh. In fact, she devours him, like a cannibal. But how does a Jihadist view this painting? In his view, the woman painted by Picasso is a scandalous anticipation of dream woman who awaits him in paradise, when he dies. She therefore incites disobedience and sin.
For the former, she evokes dying of desire. For the latter, killing desire itself or dying in order to satisfy it.
« Je suis un “Arabe” invité à passer une nuit dans le musée Picasso à Paris, un octobre au ciel mauvais pour le Méditerranéen que je suis. Une nuit, seul, en enfant gâté mais en témoin d’une confrontation possible, désirée, concoctée. J’appréhendais l’ennui cependant, ou l’impuissance.
Pour comprendre Picasso, il faut être un enfant du vers, pas du verset. Venir de cette culture-là, sous la pierre de ce palais du sel, dans ce musée, pas d’une autre. Pourtant la nuit fut pleine de révélations : sur le meurtre qui peut être au coeur de l’amour, sur ce cannibalisme passionné auquel l’orgasme sursoit, sur les miens face à l’image et le temps, sur l’attentat absolu, sur Picasso et son désespoir érotique. »