Le succès d’Al-Qaida a été celui d’une puissance terroriste déterritorialisée, constituée d’acteurs hyper-puissants, inondés d’argent. Mais cette stratégie comporte des limites, et sans doute ces limites sont-elles aujourd’hui en passe d’être atteintes.
Cependant, il n’est pas raisonnable d’espérer la fin du terrorisme. La naissance d’un terrorisme de destruction massive est une conséquence directe de la prise de pouvoir des acteurs non-étatiques, eux-mêmes surgis du processus de globalisation. Les instruments de destruction vont continuer d’être de plus en plus disponibles, techniquement et financièrement. Pour dessiner le visage du terrorisme futur, il ne faut pas seulement s’intéresser aux groupes de terroristes djihadistes, par ailleurs mal organisés. L’avenir du défi terroriste ressemble peut-être aux « exploits » de la secte japonaise Aum des années 1990 ou à l’attaque à l’anthrax à l’automne 2001 aux États-Unis. Une stratégie antiterroriste efficace devra être fondée sur la double hypothèse d’un niveau accru de destruction potentielle et d’un mode d’action plus diversifié, davantage dispersé, avec des acteurs équipés d’armes chimiques, biologiques ou radiologiques.