La Femme d'emprunt
Inutile de tergiverser : tout José qu'il soit au regard de l'état-civil, le charmant Pepito se sent femme, se veut femme, ce qui est plutôt mal vu, singulièrement pour le fils d'un général franquiste. Au moins le statut paternel a-t-il l'avantage de rendre quotidienne la proximité de séduisants bidasses - comme Téo, première passion de notre "femme d'emprunt". Las ! Le beau soldat est démobilisé et même, horreur, convole. Une éducation "à la dure" va-t-elle pouvoir redresser cette fâcheuse "erreur de la nature" ? Pepito se retrouve dans une école militaire, mais affecté au service de la femme du colonel qui, sous sa discutable influence, reprend un peu trop goût à la vieà Exit Pepito, que l'on retrouve en Angleterre, puis en France où il exerce le métier assez rare de couturière pour travestis. Une opération, dûment sanctifiée par l'approbation d'une religieuse missionnaire à la rhétorique peu commune, mettra fin au cheminement chaotique de Pepito vers sa "vraie nature".
On s'en doute, Agustin Gomez-Arcos s'amuse fort dans ce récit picaresque moderne où foisonnent les personnages truculents et les situations farfelues avec juste, ici ou là, un mot sur la solitude des "différents", vite retourné en pirouette.