FONTENOY NE REVIENDRA PLUS RENAUDOT ESSAI 11

FONTENOY NE REVIENDRA PLUS RENAUDOT ESSAI 11
Parution : 
16/02/2011
Collection : 
La Bleue
FONTENOY WILL NEVER RETURN

“As I come from a time, a world in fact, where everyone swore to stay eternally true to their convictions, I have often wondered why so many energetic figures then rather swiftly turn the page on their youth. This question - what drives a man to change camps, to switch, for example, from the staunchest left-wing leanings to the most inclement right-wing views? - eventually became an obsession. I would have used it as the material for a pamphlet but I wanted to reach a wider audience than merely preaching to the converted. Which is why I resuscitated a writer from the last century, Jean Fontenoy who, to use Malraux’s words, was always where it mattered most, at least during his twenties: The Great War, Dada, October, Maiakovski, Lenin and Trotski, Moscow and Shanghai, etc. Now, this man who was born to poverty and whom the Republic brought distinction, whose books seduced everyone from Kessel to Colette and Blanchot to Céline, suddenly turned to Fascism against all expectations (he had denounced the Nazis as early as 1933). A few years later, not without logic (and also out of loathing for cowardice), the only option open to him was to commit suicide in a Berlin besieged by the Red Army.

Be that as it may, the only reason I wrote Fontenoy will Never Return was to understand what we are made of and what determines our destinies. And our rejections.”

Gérard Guégan

Gérard Guégan’s new book is neither factual account nor biography but is carried by such a novelistic central figure with such a tragic fate that it should primarily be compared to and identified with literature. It is Fontenoy’s novel. His commitments and loves, his obsessions and disguises, the story of a man whom people long both to meet and to escape, to love and to leave, just as he never stopped leaving himself.

Before this book by Guégan, it is most likely Brice Parain who gave us the most accurate feel for Fontenoy: “There was Jean (Fontenoy). I haven’t had any other friends because the other people I’ve known were or are less honest than him, what I mean by that is more ‘accommodating’ at heart. Accommodating he could be, as you rightly say, but he didn’t cheat with literature, or poetry, as you would like him to have done, he chose to become scum rather than one of Paulhan’s protégés, which is quite something.”

Gérard Guégan is a writer, journalist, editor and translator and has had some thirty books published, including novels and works about film, but also political essays and the song Mao Mao for Jean-Luc Godard’s La Chinoise. He most notably set up the review Subjectif, has translated Bukowski, set up the publishing company Les éditions Champ Libre and relaunched another, les Editions du Sagittaire. In his day, he was also an actor and director; he directed five films and played opposite Brigitte Fossey in La Croisée.

« Comme je viens d’une époque, voire d’un monde, où chacun jurait de rester éternellement fidèle à ses convictions, je me suis souvent demandé pourquoi tant de figures énergiques avaient ensuite, et sans trop tarder, tourné la page de leur jeunesse. Cette question – qu’est-ce qui pousse un homme à changer de camp, à passer, par exemple, de la gauche la plus enragée à la droite la moins clémente ? – a fini par m’obséder. J’aurais pu en tirer la matière d’un pamphlet si ce n’est que je voulais toucher au-delà du cercle des convaincus. Aussi ai-je ressuscité un écrivain du siècle dernier, Jean Fontenoy, qui, pour reprendre le mot de Malraux, fut partout où cela comptait, tout du moins dans ses 20 ans : la Grande Guerre, Dada, Octobre, Maïakovski, Lénine et Trotski, Moscou et Shangai, etc. Or, lui qui était né pauvre, que l’école de la République avait su distinguer et dont les livres avaient séduit aussi bien Kessel que Colette, Blanchot que Céline, voilà que, contre toute attente (il avait dénoncé le nazisme dès 1933), il se fit soudain fasciste. Quelques années plus tard, non sans logique (et aussi par haine de la lâcheté), il ne lui resterait plus qu’à partir se suicider dans Berlin assiégée par l’Armée rouge. 
Reste que je n’ai écrit Fontenoy ne reviendra plus que pour comprendre de quoi nous sommes faits et à quoi tiennent nos destinées. Et nos refus. » Gérard Guégan

Ni récit ni biographie, le nouveau livre de Gérard Guégan est porté par une figure si romanesque au destin si tragique qu’il ressemble et se situe avant tout en littérature. C’est le roman de Fontenoy. Ses engagements, ses amours, ses obsessions, ses déguisements, l’histoire d’un homme qu’on rêverait tout à la fois de rencontrer et de fuir, d’aimer et de quitter, comme il n’aura cessé de se quitter lui-même. 
C’est sans doute bien Brice Parain qui aura donné avant Gérard Guégan sur Fontenoy le sentiment le plus juste : « Il y a eu Jean (Fontenoy). Je n’ai pas eu d’autre ami parce que les autres que j’ai connus étaient ou sont moins honnêtes que lui, je veux dire plus arrangeurs au fond. Arrangeur, il l’était comme vous le dites, mais il n’a pas triché avec la littérature, ou la poésie, comme vous voudrez, il a préféré devenir une crapule plutôt qu’un protégé de Paulhan, c’est tout de même beaucoup. »

496 pages
Format :
135 x 215 mm
EAN : 
9782234062474
Prix : 
28.00 €

L'auteur

Gérard Guégan

Guégan
Gérard Guégan a publié une trentaine de livres, aussi bien des romans que des récits historiques, tel en 2011
Fontenoy ne reviendra plus, prix Renaudot de l’essai. Par ailleurs, il a dirigé les revues Contre-Champ, Subjectif,
Cahiers du Fu
tur et, après...