« Et c’est bien là le tour de force de Lagerkvist, de s’être maintenu sans défaillance sur cette corde raide tendue à travers les Ténèbres, entre le monde réel et le monde de la foi. » André Gide
Qui est réellement Barabbas, ce personnage que certains évangiles décrivent comme un résistant à l’oppression romaine, et d’autres comme un simple bandit ? Le gouverneur Ponce Pilate organise en tout cas son procès en même temps que celui de Jésus et quand il demande au peuple lequel des deux hommes doit être gracié, c’est Barabbas que le peuple choisira.
Le roman de Lagerkvist restitue la conscience inquiète et la vie mouvementée de ce personnage après qu’il a vu exécuté celui que les premiers chrétiens annoncent comme leur Sauveur. Tout d’abord Barabbas reste sceptique : le fils de Dieu lui-même se serait laissé exécuter ainsi ? Pour sauver l’humanité ? Il lui semble difficile de croire qu’un être fasse preuve d’un tel esprit de sacrifice et encore moins qu’il puisse ressusciter.
Mais Barabbas ne sera plus le même après avoir assisté à ce moment historique, la crucifixion de Jésus sur le mont Golgotha. Le lecteur sent le doute et les préceptes de la foi pénétrer peu à peu son esprit, au fil des rencontres et des épreuves qu’il va traverser.
À travers ce destin, Lagerkvist plonge le lecteur dans la période de formation du christianisme. Il en dépeint l’intensité et le caractère déterminant pour l’Humanité.
