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Carole & Clark

Vincent Duluc

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Ils étaient plus que des stars de cinéma. Ils étaient le couple rêvé, un feuilleton national. Entre 1930 et 1940, Carole Lombard et Clark Gable incarnaient une certaine idée du bonheur et Hollywood qui aimait les chimères était à leurs pieds. Elle était le glamour, elle était drôle, parlait comme un marin, imposait sa loi. Son charme agissait comme un sortilège, sur certaines photos elle était presque nue et on ne regardait que ses yeux. Il était l’homme qui embrassait les femmes, une aura reposant toute entière sur un geste originel, une manière d’agripper sa partenaire par le bras, qui disait où était le pouvoir, où était l’électricité.
Il était la star de  Autant en emporte le vent, elle irradiait dans  La Joyeuse suicidée, ils s’étaient rencontrés sur le plateau d’Un mauvais garçon. Il est possible que tous les deux aient eu moins de partenaires à l’écran que dans la vraie vie. Ils essayeraient de rester ensemble au milieu du désir des autres, dans ces existences irréelles que les studios contrôlaient et inventaient, même.
Du fantasme à l’envers du décor, de l’ironie à la tendresse, ce serait Elle & Lui, et puis Lui sans Elle, une succession de remords et de rédemptions, un crépuscule essoufflé, avant de s’allonger à ses côtés sous le marbre de Los Angeles.