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IL NE FAIT PAS BON ETRE MERE

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Laurence Pernoud

La France veut des enfants. On dirait vraiment qu'elle y tient. En tout cas, elle en parle beaucoup. On s'attendrait à ce que, devant chaque nouveau-né, elle déroule le tapis rouge, pour lui, pour sa mère, pour toute la famille. Il n'en est rien. Le nouveau-né embarrasse ; par qui le faire garder ? L'enfant gêne. La mère est la crainte des employeurs. Si elle veut continuer à travailler, elle court sans arrêt. Si elle veut travailler à mi-temps, on lui dit : attention, vous allez être marginalisée. Si elle veut rester au foyer, elle est mal vue, elle n'est pas vue. Choix impossible, injuste, intolérable. Dans tous les cas, la maternité est effacée.
Que faire pour s'en sortir ? Pas un plan d'assistance, mais un vaste projet qui permettrait à la mère de concilier la qualité de sa vie, son métier, ses enfants, son mari. Lorsque la mère pourra parler de son plaisir d'enfant aussi simplement qu'elle peut aujourd'hui dire son refus d'enfant, ce jour-là, la puissance de la mère sera enfin reconnue, elle aura conquis sa liberté, l'enfant aura trouvé sa vraie place.
Sinon peut-êtreà lasses de se voir ainsi maltraitées, les femmes décideront-elles de faire la grève des enfants. En attendant il ne fait pas bon être mère par les temps qui courent.
Personne n'était mieux placé que Laurence Pernoud pour parler de la maternité, elle qui en a manifesté un tel souci, un tel intérêt, une telle connaissance dans ses livres J'attends un enfant et J'élève mon enfant, et dans ses collections consacrées à l'enfance. Cela donne tout leur poids aux accusations qu'elle porte contre une société indifférente aux mères.